Droit de grève

À NOTER : Rappels juridiques et syndicaux pour tous les salariés.

La grève est un droit constitutionnel !

Il est inscrit dans le préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 : «Le droit de grève s’exerce dans le cadre des lois qui le réglementent». Cela veut dire qu’il s’agit d’une liberté fondamentale reconnue à chaque citoyen(ne) de ce pays. Le droit de grève a donc le même statut que le droit de vote ou la liberté de la presse par exemple.

Par conséquent, s’opposer au droit de grève par divers moyens (menaces, sanctions…), revient à s’attaquer à une liberté qui est au fondement du fonctionnement de la République.

C’est un point qu’il faut rappeler à tous nos dirigeants et nos chefs qui n’hésitent pas à mettre la pression.

Le préavis de grève n’est pas obligatoire

Nos chefs ne connaissent pas de limites : certains n’hésitent pas à exiger de chaque salarié qu’il se déclare gréviste à l’avance, en faisant croire qu’il faut déposer un préavis.

Aucun salarié n’a l’obligation de se déclarer gréviste à l’avance, parce qu’il n’y a pas de préavis de grève à donner dans le privé. Il est ainsi légitime pour chacun de prendre le temps de s’informer, de débattre des revendications et du mouvement et de décider à ce moment-là s’il prendra part à la grève ou non.

Alors le salarié doit obligatoirement signaler à son responsable qu’il est gréviste. Mais il est aussi possible de se déclarer collectivement en grève, par exemple toute l’équipe ensemble.

Il est aussi possible de rejoindre le mouvement en cours de route. Par exemple, le délégué FO de mon site m’a menti et m’a dit que la grève était annulée. Mais à 14h, j’apprends que des collègues sont réunis à l’agence et en grève. Je peux les rejoindre à ce moment-là, et il ne faut pas hésiter à le faire !

La démocratie, c’est fondamental !

En nous mettant en grève, nous décidons d’agir tous ensemble, collectivement, face à la direction. Ce ne sont plus seulement les délégués qui agissent et portent les revendications, mais l’ensemble des salariés grévistes.

Chacun peut et doit donner son avis, sur les revendications, sur les actions, sur les propositions de la direction, sur ses doutes et ses appréhensions. Aucune interrogation n’est idiote ! Chacun doit s’exprimer et donner son avis. Les décisions doivent être votées, et lorsque la direction propose de négocier, il faut y aller tous ensemble.

Chacun pourra se faire son propre avis sur les propositions de nos grands chefs.

Au quotidien dans la boîte, la direction considère que nous ne sommes bons qu’à fermer nos gueules et à bosser. En grève, à nous de l’ouvrir, et de l’ouvrir en grand et bien fort !!!

Faire connaître le mouvement largement

Une des conditions pour gagner, c’est d’être le plus nombreux possible ! Alors, dès que la grève est votée, je ne vais pas m’asseoir dans un coin. Je prends un café et j’appelle tous les collègues que je connais pour les convaincre de venir nous rejoindre. Photos, vidéos, SMS : il faut envoyer massivement des informations aux collègues de l’agence mais aussi à toutes les personnes que je connais ailleurs. Il faut propager et étendre le mouvement. Beaucoup de collègues ont peur parce que la direction les a menacés, parce qu’ils croient vraiment qu’ils vont avoir une augmentation individuelle, etc. Mais en leur montrant que nous sommes nombreux, nous pouvons les convaincre.

Et puis, il faut aussi faire connaître la mobilisation à l’extérieur : il ne faut pas hésiter à appeler les journaux locaux, les télés et les radios pour faire connaître notre mobilisation et nos revendications.

Construire la solidarité

Pour faire gagner la grève, il est vraiment important de construire la solidarité largement, et notamment la solidarité financière. Il faut proposer aux collègues qui sont en RTT, en congé ou qui assurent des permanences incontournables (hôpitaux par exemple), de reverser une journée de salaire (ou plusieurs si la grève dure plusieurs jours). Le plus simple, c’est de proposer aux salariés de faire un chèque au nom du syndicat avec la mention « solidarité grève » par exemple. C’est un rôle important que doit jouer le syndicat.

Les patrons ont leurs caisses anti-grève, nous devons avoir la nôtre !

Possibilité d’utiliser les véhicules de service

Suivant les chefs et les agences, il est possible que certains tentent de faire croire que les grévistes doivent restituer les voitures et les téléphones. Lors de la grève en 2012 à Paris, la direction ne l’a jamais demandé. Mais s’ils le font, il faut refuser catégoriquement : conserver nos véhicules de service, c’est parfaitement légal ! Si la direction veut récupérer les véhicules, à elle d’aller en justice pour l’imposer (ce qui peut prendre plusieurs semaines).

Les sanctions pour grève sont illégales

Toute sanction pour fait de grève est interdite ! Si le chef menace de le faire, il faut en parler immédiatement au délégué CGT, qui interviendra. Et si un chef vous explique l’absence d’augmentation individuelle parce que vous avez participé à une grève, vous devez informer un élu CGT, qui interviendra.

J’ai un peu la trouille de faire grève, est-ce normal ?

Oui, c’est normal. Parce que la direction met la pression, menace, ment… Parce qu’il est normal de s’inquiéter pour son avenir, son augmentation, sa promotion. Le plus simple, c’est de le dire plutôt que de trouver des faux prétextes pour ne pas se joindre au mouvement : « C’est trop loin », « J’ai du boulot », « Ça ne m’intéresse pas », «je n’ai pas le temps..».

Avouer que l’on a un peu la pétoche, c’est commencer aussi à résister à la direction.