Une prime ? Non, des miettes !

La réunion du comité social et économique central (CSE-C), a bien eu lieu ce mercredi 03 juin et la direction a annoncé sa décision concernant la prime de pouvoir d'achat (PEPA), que l'on appelle aussi la prime Macron. Mise en place suite au mouvement des Gilets Jaunes, la disposition a été étendue et facilitée dans le cadre de l'épidémie de Covid-19.

Pas un gramme de solidarité !

La décision de la direction est la suivante : 23 € (totalement exonérés) pour chaque jour travaillé, uniquement pour le personnel du terrain et les magasiniers du Spider. Cette prime s'appliquera pour la période du 17 mars au 10 mai 2020 inclus. Il y a donc deux conditions : occuper un poste de technicien ou assimilé, ou de magasinier au Spider, et avoir travaillé sur le terrain (dépannage, maintenance, montage, relevés...) - ce qui signifie ne pas avoir bénéficié du télétravail ou des dispositifs d'arrêt maladie et de chômage partiel. Elle sera versée sur la paie du mois de juin.

Tous les autres collègues sont donc écartés de la mesure, que la direction baptise faussement prime de pouvoir d'achat. Pas un centime pour les assistantes donc, qui ont pourtant joué un rôle majeur dans le maintien de l'activité.

Tout ceci est totalement contraire à tous les beaux discours de la direction tout au long de l'épidémie sur la solidarité, l'esprit collectif, le tous ensemble. Ils ont même un slogan pour le groupe Schindler monde : One Team. One Goal. One Family. Effectivement, une seul famille, celle de l'actionnaire Bonnard Schindler !

Merci patron ?

Deux réactions existent au sein des équipes : ceux qui vont toucher se réjouissent de pouvoir combler une partie des pertes de salaires occasionnées par la pandémie et le confinement. Sans s'attarder sur la situation des collègues qui sont écartés. Et ceux qui ne touchent pas sont bien évidemment déçus.

Pour certains, c'est vraiment la double peine : mis au chômage partiel, ils n'ont pas choisi de ne pas travailler et donc se retrouvent à la fois sans prime et avec 16 % de moins sur le salaire net. Et pour les sédentaires, qui aujourd'hui subissent également le chômage partiel, ils ne touchent rien tout en ayant pris à leur charge une bonne partie des frais liés au télétravail.

Schindler peut mieux faire !

Des collègues nous disent : c'est déjà bien ! C'est déjà bien pour celui qui touche un peu. Et encore, en réalité, pour de nombreux collègue, cette prime va être largement amputée par le chômage partiel. La seule mesure juste et solidaire, au regard de l'implication de tous les collègues et des résultats de l'année 2019, c'est une prime unique de 1000 € minimum pour tous. D'autant que le PDG l'a dit et répété : Schindler est une entreprise solide !

Est-ce possible ? Lorsque les premiers échanges sur la question de la prime ont eu lieu, la direction avait systématiquement refusé. La réponse du PDG était claire : cette prime est une suggestion, pas une obligation. Suite aux remontées du terrain, aux revendications portées notamment par la CGT Schindler, la direction a été obligée de lâcher quelque chose. Le refus c'est transformé en quelques miettes distribuées du bout des lèvres à une partie des salariés. Elle espère que cela suffira à calmer les esprits.

En nous organisant ensemble et en nous mobilisant, nous pouvons imposer d'autres choix ! La mobilisation des Gilets Jaunes a imposé le principe de la prime pouvoir d'achat, suivons leur exemple pour imposer une vraie solidarité.