Fermeture du Spider : magouille, fric, et hypocrisie !

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Lors de la réunion du comité social et économique central (CSE-C) du lundi 25 mai, la direction de l’entreprise a  annoncé la fermeture du Spider (magasin de pièces détachées à Vélizy), la délocalisation de la gestion des pièces en Allemagne et la suppression de 8 postes (voir la présentation ICI). Les rumeurs avaient donc un gros fond de vérité !

Un CSE-C qui facilite le travail de la direction

Les élus nationaux ont été informés en téléconférence, mais n’ont reçu aucun document avant la réunion, contrairement à l’obligation légale de l’employeur. Ils ont donc découvert les détails du projet et des suppressions de postes en réunion. Ils n’avaient aucune possibilité de vérifier ce que racontaient le PDG et la DRH.

Les représentants du personnel auraient donc dû renvoyer l’avis du CSE-C à une prochaine réunion pour obtenir des compléments d’information sur le sort réservés aux salariés du SPIDER. Ils auraient pu recourir à un expert, ils auraient pu obliger la direction à fournir plus d’éléments sur la nouvelle organisation du travail dans les agences, sur l’impact carbone de tous ces camions qui vont traverser le nord-est de la France…

Pensez-vous !!! La majorité CFDT/FO a voté le projet de la direction en se satisfaisant des affirmations de la direction ! Seuls les élus CGT ont voté contre.

Petites magouilles pour contourner le PSE

La direction en a fait des caisses pour expliquer que son projet était formidable. Et qu’elle allait prendre soin des salariés dont le poste est supprimé, avec un RH attitré pour suivre leur projet de reconversion. Parce qu’il n’y aurait que 8 postes de supprimés.

Mais quand on y regarde de plus près, on commence à percevoir la magouille. Depuis plusieurs mois, des salariés ont été invités à négocier un départ discret pour réduire l’effectif du SPIDER. Le directeur lui-même est parti, deux ou trois autres ont négocié une rupture, un dernier salarié, muté comme sanction au Spider, est reparti dans une DAR d’Île-de-France.

Et hop, comme par magie, il y a moins de 10 postes supprimés. Qu’est-ce que ça change ? Beaucoup ! La direction n’a plus l’obligation de demander l’autorisation à la Direccte pour mettre en place un PSE (« plan de sauvegarde de l’emploi » la bonne blague !). Cela aurait pris plus de temps et aurait aussi donné plus de garanties à nos collègues. Cela fait trois ans que la direction sait que le siège va être démoli, elle avait le temps d’anticiper. Mais comme toujours, ils font tout à la dernière minute.

Chacun appréciera l’état d’esprit de la direction qui est capable d’encenser le travail des salariés du SPIDER pendant le confinement, et un mois plus tard de les licencier à l’abri du regard de l’inspection du travail (voir ICI) !

Du fric, encore du fric, toujours du fric !

Mais pourquoi fermer le Spider, ouvert en grande pompe il y a 10 ans ? Le PDG de l’époque, Salmon Legagneur, avait tourné une vidéo projetée dans les soirées annuelles pour expliquer combien ce projet était formidable pour l’avenir ! Beau résultat.

Sont-ils à ce point obligés de sacrifier cet outil de travail, de dilapider les compétences ? Espèrent-Ils vraiment que commander le matériel à l’étranger facilitera la tâche des managers et des assistantes ? Ou ne serait-ce qu’une simple réduction de la masse salariale dans un but purement lucratif au bénéfice de la direction et des actionnaires ?

Alors que l’entreprise se vante d’avoir une politique « écologique », ce sont donc plus de camions qui vont rouler, donc plus de pollution. Sans oublier les risques routiers augmentés (mais comme c’est sous-traité, pas de problème, la direction a la conscience tranquille).

Et surtout, ce sont des collègues qui perdent leur emploi, pendant une grave crise économique qui ne fait que commencer.