Malgré la grande messe du 17 juin au dieu Sécurité, malgré les incantations, les injonctions et les suppliques, un nouveau drame est venu endeuiller une famille, des proches, des collègues, l’entreprise, la profession.
Deux accidents du travail mortel en France en l'espace de 5 semaines !
La direction nous a assuré tout donner pour éviter ces drames. Ils nous l’on bien dit : « Vous avez les équipements de protection individuels, vous avez les formations, vous avez toutes les méthodes de travail dans l’appli WIKI de votre smartphone ».
Philippe Boué, le PDG Schindler France, a affirmé en direct devant tous les salariés de France que l’accident mortel de notre collègue Sékou Bathily est dû à une erreur humaine ! Alors que l’enquête judiciaire et celle du CHSCT ne sont pas encore terminées. La messe est dite !
Dans son message à l’ensemble des salariés, le directeur de la sécurité, Laurent Métoux, affirme que notre collègue Hugues Jacquot, décédé à Avoriaz, travaillait sur le toit de cabine avec le commutateur du boitier d’inspection sur le mode normal. Pourtant, lors de la réunion du CHSCT, en présence de l’inspection du travail, la direction affirmait ne rien savoir sur les circonstances de l’accident. Un mensonge de plus. Une insinuation de plus pour jeter le trouble et, surtout, que les salariés regardent ailleurs.
Comment en est-on arrivé là ?
Dans sa volonté de réduire au silence les revendications des salariés sur leurs conditions de travail, d’imposer une sécurité punitive où faire part d’un problème ou d’un risque expose le salarié à la sanction voire au licenciement. La direction a détruit le thermomètre qui permet de mesurer l’accidentologie de l’entreprise. Ajoutez à cela un service sécurité totalement renouvelé et muselé qui n’a pas d’autre consigne que d’accuser les victimes de leur propre accident. Il est hors de question de remettre en cause l’entreprise et ses méthodes de travail.
Alors, et c’est scientifiquement prouvé, sans thermomètre ni personne pour analyser les incidents ou les accidents de travail, c’est l’accident mortel qui survient. Nous en sommes malheureusement arrivés là.
Au lendemain de l’incroyable choc émotionnel de l’accident d’Hugues Jacquot, chacun s’est exprimé sur les charges de travail, les conditions de travail, les méthodes de travail et les ordres contradictoires impossibles à exécuter. Et Schindler a de nouveau répondu, droit dans ses bottes « Vous avez les équipements de protection individuels, vous avez les formations, vous avez toutes les méthodes de travail dans l’appli WIKI de votre smartphone ». Il n’est plus possible d’entendre ça. Ce sont nos vies. Les injonctions ou les incantations ne suffisent pas. Il faut diminuer les charges de travail, faire de la formation utile. Arrêter avec les pressions des indicateurs. Revenir aux fondamentaux du métier d’ascensoriste.
C’est à nous tous de faire entendre notre propre « ça suffit ! »
Nous devons reprendre notre sécurité et nos métiers en main. Puisque l’entreprise ne veut pas nous écouter, obligeons-la à nous entendre. Faites usage de votre droit de retrait. Faites part des problèmes rencontrés à vos élus CGT du CHSCT. Ils sont en mesure de réaliser des enquêtes pour améliorer nos conditions de travail et mettre Schindler devant ses responsablités.
Nos vies valent plus que leurs profits !