Depuis plusieurs mois, Schindler a entrepris une grande opération de licenciements individuels dans toute la France.
Gênée dans ces projets de licenciements collectifs par le combat mené de la CGT qui, au travers des Comités d’Etablissements et du Comité Central d’Entreprise, retarde ou bloque les Plans de Suppression d’Emplois, la Direction utilise tous les moyens pour se débarrasser des salariés qu’elle juge trop peu rentables, gênants, rebelles à sa politique de dressage des esprits et de rentabilisation forcenée.
Malgré une production et des bénéfices toujours plus importants, pour les actionnaires et les Directeurs ce n’est jamais assez. Malgré des augmentations de salaires ridicules, cela ne suffit pas.
Pour la Direction, il faut licencier tous ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas s’aligner sur ces Directeurs malades du boulot, de la productivité et du fric...pour eux.
Alors tous les prétextes sont bons :
En région Alpes : licencié car soupçonné de ne pas avoir contrôlé un niveau d’huile ;
En région Centre : licenciée pour des retards et soupçonnée d’avoir utilisé des frais postaux à titre personnel ;
A Vélizy : une salariée licenciée pour insuffisance professionnelle avec 30 ans d’ancienneté pour, notamment ne pas avoir réservé l’hôtel et le train que préfèrent son responsable.
En Ile-de-France : un salarié a été licencié parce qu’il n’avait pas ses chaussures de sécurité au centre de formation et…a mal parlé à l’animateur. Un autre a été licencié pour n’avoir pas utilisé de différentiel 30 milli et les lunettes de protection pour …percer un toit de cabine.
A Nantes : licencié pour un limiteur défectueux un an après son remplacement ;
Au STC : un télé-opérateur est licencié car soupçonné d’avoir consommé de l’alcool.
Bien sûr il y a bien d’autres cas que nous ne connaissons pas car certains salariés préfèrent partir discrètement ou avec une petite compensation financière, pour les plus chanceux. Et la multiplication des lettres d’avertissement et de recadrage ajoute une pression supplémentaire sur l’ensemble des salariés.
Et même quand le dossier est vide, on peut être viré du jour au lendemain.
C’est ainsi que Jean Pierre Bihour, réparateur à Vanves, trente ans d’ancienneté, à quelques années de la retraite, vient d’être licencié sur dénonciation d’un client pensant qu’il avait consommé de l’alcool. Malgré les témoignages de ses collègues, malgré les attestations médicales, ce collègue est viré en raison d’un antécédent remontant à plusieurs années et parce que sa hiérarchie et le Directeur Régional sont persuadés qu’il avait consommé de l’alcool. Tout est illégal, tout est injuste.
Dans tous les cas Schindler va être contredit et condamné par la justice. Mais la Direction s’en moque : les « gêneurs » ne seront pas réintégrés et moyennant quelques centaines d’euros (provenant des résultats de notre travail !), ils auront fait le ménage et pourront embaucher des salariés plus jeunes, (peut être) plus malléables et en tous cas moins payés.
Ils se moquent pas mal de la misère dans laquelle ils vont plonger ces salariés, notamment les plus âgés. Ils se moquent pas mal de la détresse de ces salariés annonçant à leur famille qu’ils sont virés comme des chiens.
Ce qui compte pour ces Directeurs, c’est le fric qu’ils rapportent, c’est leur carrière, c’est le fric qu’ils se mettent dans la poche pour ce sale boulot, pour ce boulot de salauds.