Le Premier Ministre a annoncé ce mercredi 11 décembre les modalités de mise en oeuvre de la réforme des retraites. Cette réforme est inacceptable et va contribuer à dégrader encore la situation des travailleurs. Nous publions ci-dessous trois communiqués : celui de la Fédération des Travailleurs de la Métallurgie (FTM-CGT), celui de la condéfération CGT et celui de l'intersyndicale nationale (CFE-CGC, CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, FIDL, MNL, UNL).
La CGT Schindler va contacter les autres syndicats de l'entreprise pour leur proposer d'agir ensemble pour obtenir le retrait de ce projet.
Sacrifier notre jeunesse… hors de question !
Le Gouvernement, par la voix du Premier Ministre, vient de confirmer les craintes de la majorité de la population en France, à savoir la mise en place d’une réforme des retraites par points, qui va faire exploser notre système actuel au profit des patrons, en particulier ceux des grands groupes et des actionnaires.
La mobilisation, initiée depuis des mois et, plus particulièrement, avec les deux grandes journées d’actions des 5 et 10 décembre, a montré clairement l’opposition forte des travailleurs, des retraités, des jeunes et des privés d’emploi à cette réforme désastreuse. Pour l’heure, elle a aussi permis de faire bouger un petit peu le gouvernement sur l’année de référence de la génération concernée.
Ainsi, le rapport de forces actuel a permis de passer l’année de référence de 1963 à 1975. Pour la CGT, le compte n’y est pas et c’est toujours inacceptable.
Avec une mobilisation plus importante, des salariés plus nombreux en grève et des manifestations plus massives, il faut maintenant obtenir la mise à la poubelle définitive de cette réforme systémique à points et imposer nos revendications.
Cette séquence de mobilisations montre bien que deux conceptions de société s’affrontent.
- Celle des puissants qui veulent baisser nos pensions, rapprocher l’âge de la retraite à celui de la mort en sacrifiant une génération et la solidarité.
- De l’autre côté, une société avec une autre répartition des richesses, où l’on profiterait de la retraite dès 60 ans, en bonne santé, ou plus tôt en cas de pénibilité, avec des pensions pour vivre dans la dignité et la sécurité. Permettant aux jeunes d’avoir un travail stable plutôt que de pointer au chômage !
La FTM-CGT appelle les salariés de la Métallurgie à participer aux manifestations du 12 et du 17 Décembre, dans tout le pays et à décider de toute forme d’action permettant de peser efficacement sur le blocage de l’économie.
Cette lutte sur les retraites porte en elle l’urgence d’augmenter tous les salaires, passant aussi par l’égalité salariale Femmes / Hommes, de mettre en place des plans d’embauches massifs en CDI et des garanties collectives de haut niveau.
La peur a changé de camp !
La FTM-CGT propose aux salariés de formuler clairement leurs revendications et de se mettre en grève pour les faire valoir auprès des directions d’entreprises. Il s’agit de créer les conditions de l’enracinement de l’action collective sur les lieux de travail, c’est le seul moyen de gagner
Montreuil, le 11 Décembre 2019
Toutes et tous perdants et la jeunesse sacrifiée !
L’allocution du 1er Ministre confirme et aggrave les propositions contenues dans le rapport Delevoye.
La CGT constate que le gouvernement reste sourd aux exigences exprimées par les millions de salariés, jeunes, retraités, privés d’emploi mobilisés massivement depuis des semaines et soutenus majoritairement par l’opinion publique.
C’est le choix du sacrifice de la jeunesse de notre pays qui est assumé par le gouvernement.
Le Gouvernement non content de faire une réforme systémique annonce une modification des paramètres de départ en retraite dès l’année prochaine entrainant le recul de celui-ci.
Ainsi, toutes les classes d’âge et toutes les professions public et privé sont concernées par les mesures annoncées par le 1er ministre. Le gouvernement tente la division des salariés y compris dans la même entreprise et même profession.
Le gouvernement ne remet pas en cause le blocage des 3 leviers de financement que sont les 14% du PIB consacré au financement, le plafonnement à 120 000 € annuel des salaires soumis à cotisation et refuse d’augmenter les recettes indispensables à l’amélioration du système actuel.
Cela dans un contexte où 6 millions de retraitables sont attendus d’ici 2042. Il apparait donc clairement que la variable d’ajustement serait la valeur du point et donc la baisse du niveau des pensions.
Par ailleurs, le gouvernement décide d’une réforme et confie aux « partenaires sociaux » le soin de sa mise en oeuvre et d’en gérer les conséquences pour l’ensemble de la population, sous le contrôle des orientations budgétaires du gouvernement. Dès lors, ressurgissent les méthodes anti-démocratiques avec la volonté de vouloir passer par ordonnances et décrets des arbitrages essentiels pour l’avenir de nos retraites.
Le gouvernement maintient le cap sur la suppression des 42 régimes spéciaux et particuliers tout en précisant que certains secteurs bénéficieraient d’un traitement particulier. Cette mesure est aussi une négation de la reconnaissance de la pénibilité au travail. La CGT revendique la prise en compte de la pénibilité du travail par des départs anticipés avant 60 ans pour les salariés du privé comme du public.
Avec ces mesures, les femmes restent les grandes perdantes de cette réforme quoiqu’en dise le 1er ministre. La CGT exige la mise en place immédiate de l’égalité salariale entre les hommes et les femmes telle que la loi le prévoit déjà.
Ajoutons à cela, la tentative de recycler des mesures déjà existantes (minimum de pension à 85% du SMIC soit 1000€, pension de réversion, allocation vieillesse des parents au foyer,…) comme des avancées sociales.
Le 1er ministre avait prévenu qu’il n’y aurait pas d’annonces magiques, le contenu de sa prise de parole le confirme.
Il y a donc nécessité à amplifier et élargir le rapport de force et ce dès demain jeudi 12 décembre et le mardi 17 décembre 2019.
Plus que jamais renforçons la mobilisation
Les organisations syndicales constatent que le gouvernement s’obstine sur son projet de régime unique à points et ne veut pas prendre la mesure de la mobilisation exprimée par les salariés en grève.
Au contraire, les annonces d’Edouard Philippe confirment que le projet du gouvernement conduirait à un recul des droits par la baisse programmée des pensions de tous les salariés du privé comme du public et l’obligation de travailler plus longtemps.
Il confirme en particulier le maintien d’un âge pivot à 64 ans obligeant à reculer son âge de départ. Ce sont en particulier les jeunes générations qui en subiront pleinement les conséquences, ayant les plus grandes difficultés à se constituer un droit à la retraite dans une société de chômage et de précarité !
Aucune prise en compte des propositions des organisations syndicales, qui appellent à renoncer à un tel projet pour ouvrir des négociations immédiates pour améliorer le système par répartition actuel.
Plus que jamais, les organisations syndicales réaffirment leur appel à renforcer la mobilisation par la grève et sa reconduction quand les salariés le décident et par les manifestations notamment les 12 et 17 décembre prochains.
Soyons encore plus nombreux dans tous les secteurs professionnels pour gagner.